Nous
avons rencontré Garou à l'occasion de la sortie du
DVD de son concert. Qu'il s'agisse de l'amour de son public ou des
belles de sa vie, l'ex Quasimodo est un grand sentimental.
Chantez
c' est sortir de soi même?
C'est
plutôt emmener le personnage à l'intérieur de
moi. A chaque chanson je joue un rôle . C'est gôuter
à d'autres émotions qu'on ne pense pas avoir en soi.
On peut même découvrir de nouveaux trucs tous les soirs,
en chantant la même chanson.
Tu
fais appel à quel garou lorsque tu chantes belle?
Question
singuliere! Je fais beaucoup appel au garou plein de souvenirs.Belle
s'est la chanson fétiche de ce qui m'est arrivé.
Cela
n'est pas trop difficile avec ton physique de jouer un bossu moche
et rejeté par les femmes?
Merci
pour le compliment, mais je ne me suis jamais considéré
comme un beau gosse. Le physique est très important dans
le show-biz, comme si, pour que les gens adhèrent à
quelque chose, ils devaient te trouver beau. Jouer Quasimodo, c'était
une chance inouïe de désamorcer ça.
Quand
tu joues ce personnage, tu te sens vraiment comme un bossu?
Je
suis totalement imprégné du personnage. J'ai pleuré
souvent, en refaisant la même finale. Cela me surprend toujours!
Il fallait que je me referme sur moi-même, que je sois dans
une douleur profonde tout le temps. Du coup, quand les autres me
faisaient une blague sur scène, ça me déstabilisait
complètement
Cette
douleur, tu vas la chercher où?
De
mes expériences vécues, inconsciemment. On ne sait
pas exactement d'où ça vient. C'est quelque part à
l'intérieur.C'est pour ça que c'était difficile.
Quasimodo est dans le même feeling tout le temps, alors que
le spectacle de Garou est vraiment varié.
Quelles
sont les chansons qui te ramènent à quelque chose
de précis?
Quand
j'interprète Dieu que le monde est injuste, ça
me rappelle mon passé, des peines d'amour, des gens que j'ai
perdu. Chaque soir, j'ai chanté Demande au soleil
et je l'ai toujours dédicacée à la même
personne.
Tu
as déjà eu le coeur brisé?
Oui.
Par la mort de cette grande amie. Je lui offre Demande au soleil
pour garder le contact. On espère toujours que ça
existe. Et des peines d'amour évidemment. Je suis tellement
sentimental que, chaque fois que j'ai quitté une fille, j'ai
pleuré le premier.
Par
solidarité ou par peine?
Par
peine. Pour moi, c'est intemporel. Quand j'ai aimé une personne
je continue à l'aimer même si la relation s'arrête.
J'ai rêvé d'une relation utopique avec elle et ça
n'a pas fonctionné. C'est d'une tristesse incroyable!
Donc,
cette utopie, tu la conserves?
Ca
reste unique à chaque fois, oui. On essaie de vivre une histoire
différente. Puisque ça n'a pas marché, il ne
faut pas l'entrevoir de la même façon, mais essayer
de recréer l'idéal autrement. Tout le monde a des
idéaux, et souvent, on est complètement à côté.
Qu'est
ce que chanter t'a appris sur tes semblables et toi même?
Plus
on chante devant les foules, plus on a l'impression qu'elles ressentent
la même chose. On apprend ce que cette chanson fait aux gens.
Chaque personne réagit différemment, par rapport à
son vécu. Quant à moi, je cherche à m'ouvrir,
à laisser tomber ma timidité et surtout à partager.
Tu
n'es pas effrayé par le pouvoir que ça donne, tenir
15000 personnes en haleine?
Je
n'aime pas appeler ça du pouvoir. Souvent, on est traité
comme des super stars, et quand certains artistes se la jouent,
c'est peut-être qu'ils commencent à penser au mot "pouvoir".
ils ont l'impression que tout le monde les aime, en permanence et
qu'ils sont le centre du monde. Pour ma part, je suis plutôt
conscient du fait que, oui, tout le monde m'aime, mais le temps
du spectacle. Ils sont venus te voir et ils y repensent peut-être,
mais ça s'arrête là.
Quels
sont les souvenirs majeurs de ton enfance et de ton adolescence?
Ma
première guitare (à 3 ans!) la première fois
que j'ai soufflé dans une trompette...J'ai été
très entouré par de nombreux amis. J'aime la solitude,
pourtant j'ai toujours du monde autour de moi. On se retrouve un
peu seul au milieu des autres...
Tu
te retrouves au milieu des gens pour te livrer le moins possible?
Oui.
Je me mets à nu constamment. je me fais le plus transparent
possible, parce que je veux être le plus authentique possible
avec mon public. Quand on sort de scène, on a envie de se
cacher, de se garder des petits trucs à soi. C'est pour ça
que je n'aime pas qu'on essaie de savoir trop de choses sur ma vie
privée. Je me livre déjà tellement, et la seule
partie qui me reste, c'est celle que les gens veulent le plus posséder.
Papotages
menés par Sandra Salazar. |