TELE STAR du 13 au 19 décembre 2003

 

"Personne ne m'empêchera de rester authentique"

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A 31 ans, stature de bûcheron canadien et regard de tombeur, l'ex-Quasimodo de Notre-Dame de Paris sort son deuxième album. Pas blasé pour un sou, il nous fait partager ses rêves.

TELE STAR: En quoi ce deuxième album vous ressemble-t-il?
Garou: Il est varié, parce que j’aime des styles différents. Mais les tonalités dominantes sont fidèles à ce que j’aime: rock et blues. Et il est authentique, comme moi!

Est-ce possible de le rester quand on devient une star? Oui, parce que, à ce moment­là, c’est plus important que jamais. Je sens bien que, dans mon entourage professionnel, tout le monde a envie de me transformer. On voudrait faire de moi une personne à part, parce que je suis populaire.
Mais je résiste!


Votre antidote à la grosse tête, c’est quoi?
D’avoir joué une comédie musicale, donc un personnage, au sein d’une troupe, celle de Notre-Dame de Paris.
Pour tout dire, je ne pensais pas que je ferais une carrière solo. Je n’avais pas l’ambition d’être une vedette. Mais maintenant, j’assume!


Vous vous étiez tout de même promis de percer avant 30 ans...
En fait, je m’étais donné cet âge limite pour voir si j 'arriverais à gagner ma vie en chantant. Mais je pensais plutôt rester au Québec et avoir une petite reconnaissance locale.

En mai 2001, vous vous êtes endormi au volant d’une nouvelle Ferrari que vous vouliez absolument essayer. Caprice de star?
Le décalage horaire m’a été fatal. En plus, la mère de ma fille m’avait demandé d’être prudent car elle allait bientôt accoucher. Ma dernière pensée avant le crash a été: «C’est pas vrai que je vais pas voir ma fille.» Cet accident a marqué un tournant dans ma vie. Depuis, je fais attention. Je ne suis pas forcément plus sage, je fais toujours la bringue, mais je ne conduis plus.

A 20 ans, vous chantiez dans les bars de Sherbrooke des chansons de Goldman. Sur cet album, il vous a écrit deux titres. C’est une revanche sur la vie?
Il ne faut pas que j’attende de la vie des revanches pareilles.
J’ai tellement de chance. (Rires gênés.) Toutes ces rencontres, pour moi, ça devient surréaliste. Ce sont des trucs de fous. Avec Jean-Jacques, on s’est rencontrés pour Les Enfoirés et le courant est bien passé. On se courtisait depuis un moment et on savait bien qu’on allait travailler ensemble un jour ou l’autre.

Vous avez une bonne étoile au-dessus de la tête?

Clairement. Au point que le lematin, je me dis: «Je vais essayer de mériter ce qui m’arrive.» C’est devenu ma devise.
Propos recueillis pas Caroline Bonacossa