Télé Loisirs du 3 au 9 Novembre 2001

Garou. Le géant québecois est aujourd'hui au sommet!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sur la scène du Zénith de Paris, Garou a rassasié sa fringale de scène avec une recette rodée dans les bars : à grands coups de bonne humeur, sens du spectacle et charisme ravageur!

"Tu fais un disque seulement quand tu peux l'assumer sur scène", disait-il il y a encore quelques mois. C'était juste après "Notre-Dame de Paris", quand ses comparses se lançaient tous dans une carrière solo. Lui préférait prendre son temps, avancer à pas de loup... Mais maintenant , la machine est lancée : aujoourd'hui, il est au Zénith, dans tous les sens du terme! Son premier album solo fracasse les ventes avec plus d'un million d'exemplaires ! Et pour six soirs, il chante à guichets fermés dans la grande salle parisienne.Les milliers de fans qui remplissent le zénith ont acheté leurs billets dès avril. Alors, depuis le temps qu'on attend ça, dans la salle, la tension monte. On se presse devant la scène pour avoir une chance de l'apercevoir de plus près, lui et sa gueule d'amour. L'arrivée de Marc Lavoine et de Patrick Fiori, qui prennent place dans le carré VIP, détourne un temps l'attention du public. Mais sans plus : ce qui compte ce soir, c'est le plus beau des Quasimodo, et personne d'autre. Lui qui revendique le whisky et les cigares comme seuls cours de chant s'étonne encore : "Jamais je n'aurais pensé que ça m'arriverait un jour d'être là." Devant les portes du Zénith, Martine et Florence sont toutes penaudes : " On s'y est pris trop tard : en juillet, toutes les places étaient déjà vendues. Mais on espérait quand même un miracle en venant sur place!" Décidément c'est une vraie défelante pour celui qui, il y a encore quatre ans, écumait les pianos-bars de Montréal avec des reprises de Joe Cocker.Toujours fidèle aux musiciens de ses débuts

Pour l'heure, toute la salle le réclame en tapant du pied, mais l'enfant de Sherbrooke a le triomphe modeste : "Quand les gens se déplacent pour me voir, ils pensent être venus pour moi, alors que c'est moi qui suis venu pour eux". Dans les coulisses, Garou ne se la joue pas star. Il flâne, boit quelques verres avec son équipe, tape amicalement dans le dos de ses musiciens : "C'est ma petite mafia de Sherbrooke : The Untouchables, le groupe québecois de mes débuts."En fait Garou est entouré de sa tribu de toujours! Il est en famille et confiant : "C'est formidable de jouer pour le public français, parce qu'il connaît tous les morceaux par coeur." Finalement, il ne s'enfermera qu'une demie-heure dans sa loge. Concentration oblige! Vient ensuite le petit rituel qui rassemble toute l'équipe autour d'une impro informelle de quelques minutes. Histoire de se mettre dans le bain avant d'entrer en scène... Et c'est parti pour deux heures de concert : tout de noir vêtu, Garou donne le ton avec " Je n'attendais que vous", qu'il dédie à son public, distribuant sourires et clins d'oeil à tour de bras. Les chansons sont celles de son album... Sans compter les reprises de James Brown, Ray Charles ou Joe Cocker. Résultat : le show est à la hauteur du personnage : généreux, séduisant et sincère. Et le public, complètement bluffé, en redemande ! Toutes les filles scandent son nom, comme à la grande époque de la bruelmania. "Pu-blic, pu-blic, public!" : voilà ce que répond le séducteur. Décidément, tout est grand chez le géant québecois : la carrure, le sourire et ...le charisme. Il sait y faire, regarde les spectateurs droit dans les yeux, s'incline, leur fait comprendre que tout le plaisir est pour lui : "Je vous aime aussi." De quoi faire chavirer les coeurs...D'ailleurs, Elise (dix huit ans) et sa grand mère Raymonde (cinquante neuf ans), qui sont venues toutes les deux voir la coqueleuche de ces dames, en sont encore toutes chamboulées. Dans l'histoire, Esmeralda est bien la seule à lui avoir résisté! Anaïs Jouvancy